Le harcèlement moral au travail
Le harcèlement moral au travail se définit comme toute conduite abusive (geste, parole, comportement, attitude…) qui porte atteinte par sa répétition ou sa systématisation à la dignité ou à l’intégrité psychique ou physique d’une personne, mettant en péril l’emploi de celle-ci ou dégradant le climat de travail. Il s’agit d’une violence à petite touches, qui ne se repère pas, mais qui est pourtant très destructrice. Chaque attaque prise séparément n’est pas vraiment grave, c’est l’effet cumulatif des micro-traumatismes fréquents et répétés qui constitue l’agression.
Le harcèlement peut être descendant (de la hiérarchie vers le ou les subordonnés), transversal (entre collègues), mais aussi ascendant (des subordonnés vers un membre de l’encadrement ou de la direction). Le harcèlement moral n’est qu’une des formes de la maltraitance psychologique au travail, laquelle recouvre bien d’autres situations. C’est pourquoi, ce document ne vise pas uniquement les situations de harcèlement moral, il s’adresse plus largement à toutes les personnes victimes de maltraitance psychologique au travail. Tous les aspects évoqués dans cet article n’ont pu être abordés que succinctement, mais nous espérons qu’il vous sera d’une grande utilité.
Beaucoup plus de gens qu’on ne le pense souffre de harcèlement psychologique au travail. Cet harcèlement prend diverses formes et il est parfois difficile de bien l’identifier. Cet article a pour but d’offrir des points de repères et de diriger les victimes vers des ressources utiles en ce qui concerne les recours existants.
Comprendre ce qu’est le harcèlement moral au travail
Symptôme de notre époque – où “pour être un battant, on croit qu’il faut battre les autres” –, le harcèlement moral révèle un mal-être général et particulier : le manque d’estime de soi. C’est peut-être aussi un signe de peur de la rivalité, de jalousie.
C’est une pression constante. Dès que j’arrive au bureau, le matin, je suis angoissée car je ne sais pas quand ni où l’agression va me toucher. Depuis quelques mois, Anna, 42 ans, se plaint des comportements de son supérieur, une personne cynique et froide, une machine à juger, qui observe tout ce qu’elle fait, écoute ses appels téléphoniques, pratique la fouille de son bureau ou ses effets personnels, critique la manière dont elle parle aux clients, ou autres critiques injustifiées et incessantes, brimades, humiliations… A croire que son seul but dans la vie, c’est de prendre les gens en faute. Le supérieur abuse de son pouvoir en lui mettant constamment sous pression. Certains employés ont essayé de communiquer avec lui, mais sa réponse est toujours « si vous n’êtes pas content vous n’avez qu’à partir ». Est-ce cela un bon manager? Pour une entreprise qui progresse, il est aussi nécessaire que les employés puissent s’y épanouir. Quand les employés s’épanouissent dans leur milieu de travail, l’amélioration de la production viendra d’elle-même et se fera ressentir.
Pour que votre entreprise, celle où vous travaillez, celle que vous dirigez, ne soit pas un lieu de souffrance au travail, mais de performance et d’accomplissement de soi, un conseil : évitez le harcèlement au travail!
Qui n’a jamais subi le mépris d’un proche ? Qui peut se vanter de ne s’être jamais moqué de personne ? Nous sommes tous des coupables et des victimes potentielles de violence psychologique… Simplement parce que nous sommes humains, égocentriques et faillibles. Mais le harcèlement moral, c’est autre chose. Il s’agit d’une violence insidieuse, certes « discrète », mais répétée, systématique, chronique et… quotidienne.
Harcèlement moral : les causes de la souffrance au travail
Le harcèlement moral touche de plus en plus d’individus dans les organisations. Hommes, femmes, cadres ou non-cadres, jeunes ou expérimentés, tous les profils peuvent être concernés par le harcèlement moral au travail, dans tous les secteurs d’activité. Paroles blessantes, agressions, mise à l’écart, mise au placard… Difficile de se remettre de tels traumatismes qui atteignent une personne au plus profond de son intégrité psychique. Les causes du harcèlement moral sont également multiples et plus complexes qu’on ne le croit. Au-delà d’une rencontre entre un manipulateur et une «victime», il prend racine dans un contexte économique propice aux rivalités : pression, management par le changement, course à la performance…
Elle n’atteint pas – dans un premier temps en tout cas – l’intégrité physique de la victime, mais consiste à empiéter sur son territoire psychique. Une douleur vécue jusqu’à il y a peu dans le silence ou endormie à coup d’antidépresseurs.
C’est la répétition, la fréquence et l’accumulation de faits parfois anodins et de comportements volontaires, qui, accumulés et répétés de façon systématique, sont constitutifs d’une véritable persécution portant atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’autrui, et constituent le phénomène de harcèlement destructeur de la personne.
Conséquences du harcèlement moral :
Le salarié harcelé commence à développer divers symptômes : troubles du sommeil, anxiété, morosité, irritabilité, ruminations. Son entourage professionnel le laisse seul dans son coin, parce qu’il a peur, ou ferme les yeux parce qu’il ne sait pas gérer ce type de situation. C’est à ce moment là, que la victime devrait consulter un médecin de prévention et un médecin de famille. Malheureusement, très peu le font à ce stade. Dans la dernière phase, les symptômes se cumulent. Le salarié est devenu un malade qui souffre d’une multitude de troubles digestifs, endocriniens, fonctionnels et psychosomatiques.
Le harcèlement moral au travail est un processus de destruction mentale. Suicides, dépressions, maladies psychopathologiques, troubles psychosomatiques… témoignent malheureusement de la gravité du problème.
Que faire en cas de harcèlement moral :
Mais le harcèlement moral n’est pas une fatalité. En tant que victime présumée, il n’y a pas de victoire à tenir bon, à se détruire : aucun travail ne mérite d’y laisser sa peau. En tant qu’employeur, nier le phénomène, c’est mettre en péril la santé de ses collaborateurs, nuire à la performance et à l’image de l’entreprise et s’exposer à des sanctions juridiques.
En droit, tous les salariés subissant ou refusant de subir des agissements relevant du harcèlement moral bénéficient d’une protection. Les personnes qui témoignent de tels agissements ou les relatent sont également protégées.
Rappelons que l’employeur a les responsabilités suivantes :
– Les dispositions de la Loi sur les normes du travail précisent que le salarié a droit à un milieu de travail exempt de harcèlement psychologique.
– L’employeur a l’obligation de prendre les moyens raisonnables pour prévenir et faire cesser le harcèlement psychologique lorsqu’il est informé d’une telle conduite.
– L’employeur qui connaît l’existence d’une situation de harcèlement psychologique et qui agit comme s’il ne le savait pas demeure responsable au sens de la loi.
En gardant ces responsabilités de l’employeur en tête, la victime de harcèlement psychologique devrait :
– En parler à son entourage afin d’y trouver un support;
– Exprimer à l’auteur du comportement non-désiré sa volonté qu’il cesse son harcèlement;
– Identifier des mécanismes dans l’entreprise pour gérer ce genre de problèmes;
– Demander à l’employeur qu’il mette fin au harcèlement;
– Si aucune action n’est prise par l’entreprise, la victime doit s’adresser à la Commission des normes du travail.
– Faire appel à des intervenants :
* Le médecin du travail peut recevoir le salarié à sa demande, avec un rôle d’écoute, d’aide à l’évaluation et orientation vers d’autres intervenants. Dans certains cas, il peut proposer une mutation, un changement ou un aménagement de poste, une inaptitude, pour soustraire le salarié du risque de harcèlement
* Le médecin généraliste ou le psychiatre peuvent jouer un rôle d’écoute, de soins et dans certains cas, prescrire un arrêt maladie et prendre contact avec le médecin du travail
* L’employeur a pour obligation de faire cesser le harcèlement
* L’inspecteur du travail peut jouer un rôle de conseiller et aider à l’orientation vers d’autres intervenants
* Les représentants du personnel, les délégués syndicaux, les membres du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail), les associations d’aide aux victimes ont un rôle de soutien, de conseil et d’aide.
– Recourir à une possibilité de mettre en place une procédure de médiation en accord entre les deux parties.
– Recourir à une possibilité de déposer une plainte auprès des tribunaux. Le dépôt d’une plainte peut être fait auprès des tribunaux qui jugeront de la réalité du harcèlement et pourront appliquer les sanctions prévues par la Loi. Pour des sanctions disciplinaires, des sanctions pénales, l’attribution de dommages et intérêts.
Pour conclure, sachez que le harcèlement moral au travail peut concerner chacun(e) d’entre nous, un membre de notre famille, un collègue de travail, un ami, un voisin ou une autre relation. Nous espérons donc que cette petite fiche pratique pourra les aider dans de telles situations. En effet, le harcèlement psychologique peut se révéler très lourd de conséquences à long terme, il ne faut donc pas laisser la situation durer. Les victimes de harcèlement psychologique sont parfois incapables de prendre action. Si vous voyez une connaissance dans ce genre de situation, votre aide lui sera sûrement nécessaire.
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