L’aquariophilie récifale : le concept
L’aquarium récifal est un bac marin conçu pour héberger essentiellement des coraux. Il s’oppose au bac fishonly, conçu pour n’accueillir que des poissons. Il implique par conséquent un investissement spécifique, en raison de cette forme de vie particulière. Si l’on recommande généralement un important volume pour commencer l’aquariophilie récifale, un nouveau concept s’est développé tout récemment, celui des micro et des nano récifs, qui peuvent parfois n’être que de trente litres. Mais les grands principes restent les mêmes dans les deux cas.
L’éclairage du bac et le brassage de l’eau
L’éclairage du bac est particulièrement important. On considère qu’il faut prévoir entre 0.5 et 2 watt par litre d’eau sous forme d’une lampe HQI. Le spectre lumineux doit en outre est adapté aux animaux marins ; en effet, il existe des coraux qui vivent en harmonie avec les zooxanthelles, des algues unicellulaires que les coraux hébergent dans leurs polypes, et qui ont besoin d’une longueur d’onde se situant à environ 450nm. Plus généralement, des lampes dont la température de couleur est à peu près 14000K sont parfaitement appropriées. Il faut par ailleurs que la luminosité soit bien répartie sur toute la surface, ce que l’on exprime en Watts par mètre carré ; selon les coraux hébergés, l’éclairage peut aisément dépasser 500 Watts/m2. Un éclairage puissant permettra d’obtenir des coraux joliment éclairés, mais il faut veiller à maintenir l’eau à une température de 23 à 28 degrés.
Le brassage est un autre aspect important pour la bonne culture de coraux. En effet, les vagues agitent particulièrement le récif, et notamment la crête récifale. Les coraux durs à petits polypes sont notamment bien débarrassés de leur mucus grâce à la puissance de l’eau. Il faut donc que le bac récifal soit beaucoup brassé, pour ne pas que ses occupants s’asphyxient. On peut considérer que 10 fois le volume du bac par heure est un brassage approprié.
L’importance de la qualité de l’eau de l’aquarium
L’aquarium récifal peut contenir des coraux durs ou des coraux mous, la culture des premiers étant plus délicate que celle des seconds. En effet, ces coraux construisent un squelette calcaire, contrairement aux coraux mous qui ne laissent aucune trace après leur mort ; il faut donc, pour permettre leur croissance, veiller à maintenir les paramètres de l’eau semblables au milieu naturel, c’est-à-dire avec un taux de calcium proche de 400 mg/l. Il est possible de rendre le processus automatique grâce à des réacteurs à calcaire ou à calcium.
La qualité de l’eau doit être irréprochable pour héberger des coraux. L’environnement corallien naturel a en effet un taux de nitrates de tout au plus 5 mg/l.
Il est donc indispensable de boucler le cycle de l’azote, c’est-à-dire que les déchets dégradés en ammonium et en nitrites puis en nitrates au moyen de filtres aérobies ne doivent pas s’accumuler dans le dispositif ; ils sont ainsi pris en charge par des bactéries hébergées au sein des pierres vivantes, lesquelles convertissent les nitrates en azote gazeux qui peut alors s’échapper du dispositif. Pour cela, il faut à la fois un écumeur et des pierres vivantes, c’est-à-dire des blocs de roches prélevés dans le récif.