Vote électronique : comment ça marche ?
À son origine au début des années 2000, le vote électronique désignait le fait d’utiliser une machine à voter lors d’élections. Ce type d’appareils ressemblait à un ordinateur grossier, doté de quelques touches permettant de naviguer très simplement et de faire son choix. Aujourd’hui, un système de votation est dit électronique dès lors que les données qui y sont relatives sont en partie dématérialisées.
Quels avantages à voter par Internet ?
Le point fort des élections dématérialisées est le gain de temps obtenu sur plusieurs plans.
Pour les électeurs, l’accessibilité du vote par Internet leur permet de voter depuis leur ordinateur ou leur smartphone : cela pourrait remédier au problème de l’abstention causé par une impossibilité matérielle ou physique de se déplacer.
Par ailleurs, toute l’organisation des élections depuis l’installation des bureaux de vote au dépouillement est allégée. Plus besoin de monter des isoloirs, de placer les piles de bulletins, de les éplucher et de les compter après coup. En plus, ce système est écoresponsable !
Tout cela contribue à réduire les frais engagés par les candidats à une élection : s’il n’y a plus besoin d’un budget pour les impressions papier, se présenter devient accessible à bien plus de personnes.
Enfin, le vote électronique est particulièrement fiable : contrairement au dépouillement humain qui peut faillir, le traitement informatique diminue le risque de fraude. Ceci étant dit, de telles élections, en particulier à l’échelle d’un pays, requièrent une infrastructure hautement sécurisée.
Pourquoi tous les pays n’adoptent pas ce système ?
Plusieurs pays testent ou ont testé ce système de votation par Internet. Certains, comme le Canada, ont été confrontés à des problèmes techniques lors du comptage des voix ; d’autres, comme l’Allemagne, ne pouvaient poursuivre l’expérience sans faire défaut à leur Constitution.
En Belgique, le vote électronique est relativement bien accepté dans la région germanophone, mais est contesté en Wallonie, dans la région française (questions autour du budget et de la confidentialité).
D’autres raisons peuvent expliquer que plusieurs pays d’Europe soient frileux à l’idée de mettre en place le vote électronique pour des élections officielles. Avec toutes les questions que pose la RGDP, les gouvernements font preuve de prudence : peut-on associer l’identité de l’électeur avec son vote ? Comment sécuriser des données aussi sensibles que des bulletins de vote ? Comment établir un vote socialement juste (accès Internet) ?
L’Estonie, pionnière du vote électronique
L’Estonie est le pays qui a le plus embrassé cette révolution culturelle et technologique. Si le vote électronique est en place depuis 2005 dans le pays, l’Estonie est aujourd’hui dotée d’un système de votation électronique complet.
Le bureau de vote virtuel se présente sous la forme d’un portail en ligne, nommé iVoting. Après avoir présenté leur eID (carte d’identité avec puce électronique), les électeurs votent ; le bulletin est alors encrypté dès son envoi aux serveurs de stockage. Contrairement au vote papier, les électeurs ont la possibilité de changer leur vote.